Bibliographie

Ouvrages consacrés à Schopenhauer

Il est préférable de privilégier le contact direct avec l’œuvre de Schopenhauer. On ne pourra pas comprendre la profondeur de sa pensée en empruntant des chemins détournés. Beaucoup de livres ont été écrits sur Schopenhauer mais peu méritent l’intérêt. Entre ceux qui réduisent la pensé du philosophe à quelques lieux communs et d’autres qui en font un pâle précurseur de Nietzsche et de Freud, le constat est accablant. Schopenhauer n’est le précurseur de personne, Nietzsche et Freud, qui ont puisé dans sa métaphysique, ne cessent de lui faire de l'ombre.

Nous pensons que parmi les nombreuses études et biographies consacrées au philosophe, seulement quelques unes valent réellement le détour. L'étude de Th. Ribot, La philosophie de Schopenhauer, 1874, demeure l’une des études les plus pénétrantes qui aient été consacrées au philosophe. On pourra également lire avec intérêt le Schopenhauer de Théodore Ruyssen, paru en 1911 chez Felix Alcan. Alfred Bossert, auteur de Schopenhauer, l'homme et le philosophe, a également traduit les lettres et les conversations du philosophe sous le titre Schopenhauer et ses disciples. Livre indispensable qui nous fait voir le philosophe « dans le plein jour de sa vie ordinaire, dans ses relations avec ses disciples, dans ses querelles avec ses adversaires ; il lève le voile sur ses ambitions secrètes, sur ses faiblesses, sur ses illusions. Il offre, par d’autres côtés, l’application de sa doctrine ».

Mais l'ouvrage de référence qu'il faut absolument lire c'est Schopenhauer et les années folles de la philosophie (PUF, 1990) de Rüdiger Safranski. Par sa richesse et son érudition, cette biographie est, de loin, la meilleure et la plus complète jamais écrite sur Schopenhauer. Safranski est un écrivain passionnant, il raconte l’homme, son époque, sa pensée, ses angoisses et ses errements sans se perdre dans des délires de concepts propres aux professeurs de philosophie. Avec le même engouement, on lira également la prose sublime d'Albert Bazaillas sur la Signification de la musique d'après Schopenhauer. Ce texte reprend et développe la métaphysique de la musique de Schopenhauer. Jean Bourdeau qui a eu le tort de livrer la philosophie du maître au dépeçage avec ses Pensées et Fragments, nous a néanmoins laissé un très beau texte : Le bonheur dans le pessimisme. On n'oubliera pas le témoignage de Nietzsche, le plus célèbre des disciples de l'auteur du Monde comme volonté et comme représentation : Schopenhauer éducateur. Enfin, j’ai personnellement apprécié le Schopenhauer de Didier Raymond (Seuil, 1979, réédité en 1995). Cet auteur est également l’un des traducteurs de Schopenhauer en France. Dans son essai, Didier Raymond fait une interprétation de Schopenhauer à travers les thèmes de l’ennui et de la douleur illustrés par de belles iconographies. Outre ces ouvrages, on pourra lire aussi Arthur Schopenhauer, un abécédaire de Volker Spierling et un Cahier de L'herne consacré à Schopenhauer sous la direction de Jean Lafranc.