Œuvres posthumes et choix de textes
Après la mort de Schopenhauer, ses écrits manuscrits, composés de petits traités conçus pour son propre usage pratique, ont fait l’objet de nombreuses publications. Parmi les plus célèbres on peut citer L’art de se faire respecter (Circé, 2004) ou encore L’art d’avoir toujours raison (disponible ici en téléchargement gratuit). Ce dernier titre réunit trente-huit astuces destinées à se livrer avec succès à des confrontations et des disputes sans tenir compte de la vérité. Plus étonnant encore son Art d’être heureux paru en 2001 aux éditions du Seuil. Le philosophe, connu pour son pessimisme et son déterminisme, avait ses recettes personnelles pour supporter l’existence. Un art de vivre qui s’inscrit dans la grande tradition des philosophes de l’antiquité. Mais attention : pour Schopenhauer le bonheur se définit avant tout comme l'absence de trouble et non la recherche hédoniste du plaisir. Le philosophe sera toute sa vie un pessimiste radical et un adversaire farouche de l'optimisme philosophique incarné par Leibniz.
Schopenhauer avait commencé en 1821 un recueil de notes d’une trentaine de pages, dont le titre choisi par lui, A soi-même, indique bien le caractère particulièrement intime et personnel. L’exécuteur testamentaire, Wilhelm von Gwinner, détruisit ce manuscrit après la mort de Schopenhauer, affirmant que telle était la volonté du philosophe. Mais, des doutes se formèrent très tôt sur la réalité de cette destruction d’autant plus que Gwinner a fait passer dans la biographie qu’il a écrite de Schopenhauer un certains nombre de passages de A soi-même. Le manuscrit original a donc été reconstitué et traduit en français en 1992 par Guy Fillion (éd. L’anabase). Dans ce petit livre, Schopenhauer, tel un Marc Aurel, se livre dans une autoanalyse lucide « que n’altérait pas un profond et pathétique besoin de reconnaissance de son génie ».
Le Journal de voyage de Schopenhauer (1803-1804) a été traduit par Didier Raymond en 1988 et publié chez Mercure de France (collection Le temps retrouvé). Pièce maîtresse pour comprendre la formation du système de Schopenhauer. La correspondance complète du philosophe est établie par Arthur Hubscher et publiée chez Bouvier en 1960. Elle a été traduite en 1996 par Christian Jaedicke et publiée chez Alive. En 1920, Alfred Bossert avait déjà traduit la Correspndance de Schopenhauer. Nous donnons ici une édition numérique de cet ouvrage rare et quasi introuvable.